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Livret des 5°1.


Merci et encore merci.
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Atelier d’écriture en classe de 5ème1 animé par Michel Beretti – enseignante Madame Isabelle Hitier (novembre décembre 2005 – février 2006)

Lorsque nous avons commencé cet atelier d’écriture, les banlieues françaises, certains quartiers des villes venaient de vivre des semaines difficiles. Vous vous souvenez des voitures brûlées et de tout le reste. Ce climat a influencé le début de notre travail comme votre vie au collège, et certaines de vos scènes en portent les traces. Vous avez choisi de traiter de sujets graves : le racisme, la pauvreté, le Sida, les attentats du 11 septembre 2001 etc.
J’ai choisi de vous laisser faire. Parce que le théâtre sert justement à ça : à représenter les conflits de notre monde, les conflits entre les individus et les conflits à l’intérieur des individus. Mais le monde est complexe. Dire « c’est la faute à untel », ce n’est rien dire du tout, c’est tout simplement renoncer aux mots. Si on prend un événement historique, comme la guerre d’Algérie (celle de 1945 à 1962, parce qu’il y en a eu une autre en 1995, entre Algériens cette fois), on ne pourra vraiment la faire entrer dans l’Histoire que lorsque Algériens et Français en auront construit une mémoire commune. Le monde est complexe, cela veut dire qu’on ne peut pas se contenter d’opinions – anti-arabes par exemple, ou anti-juives – et qu’il ne faut jamais se contenter de la première explication venue.

Le théâtre sert à rendre justice aux choses et aux gens. Parfois, vous avez dû vous arrêter, vous ne saviez plus comment continuer. C’est normal. Parfois, être bloqué, c’est beaucoup plus intéressant que d’écrire un mauvais texte. Encore une chose : un atelier d’écriture, c’est une aventure collective.

On n’abandonne personne en route. Je pense à Abdallah Boudabous qui a été exclu du collège. Avec Abdallah, nous avions commencé à imaginer une histoire : Nicolas Sarkozy faisait une visite au quartier des Grésilles. A la suite d’un mouvement de la foule dans une cage d’escalier, Sarkozy et Abdallah se retrouvaient seuls dans l’ascenseur, et voilà que l’ascenseur tombait en panne entre deux étages ! Ainsi Abdallah pouvait-il expliquer au ministre tout ce qu’il avait sur le cœur sous une forme de rap ou de slam. Abdallah n’a pas pu écrire, mais il était juste que son nom figure ici. Mais il faut aussi que je vous dise ce qui s’est passé de mon côté. Cet atelier avec votre classe de 5ème1 a été l’un des plus riches parmi ceux que j’ai animés, et j’en garderai longtemps un excellent souvenir. M.B.